Aujourd'hui est la "Journée Mondiale Du Tire-Allaitement".
Alors je me dis que c'est une bonne idée de livrer mon expérience, car je suis effectivement tire-allaitante depuis le 02 décembre 2021 et tout n'a pas toujours été rose même si aujourd'hui ma lactation est stable et adaptée à mon bébé. Je ne suis pas une pro je ne prétend donc pas détenir la vérité absolue.
Désir et réalité
Avant ma grossesse et dès le début je savais que j'allais allaiter, que je voulais allaiter. Alors je me suis renseignée auprès de la Leche League et j'ai vite compris qu'un allaitement ne s'improvise pas... c'est un projet sérieux et il faut s'y préparer pour ne pas vivre de désillusion.
Bien que cela reste étonnant et incroyable beaucoup de pros de santé ne sont eux-mêmes pas formés à l'allaitement et en tant que maman on peut vite se retrouver perdue voire déconcertée.
Pour ne pas avoir de confusion normalement il ne faut rien donner qui s'apparente à une tétine à un bébé allaité, si je ne m'étais jamais renseignée je ne l'aurai pas su car aucun pro n'a évoqué cette éventualité avec moi.
Aussi aucune tétine dans ma valise et aucun biberon acheté avant la naissance.
Ne parlons pas des conseils de certaines personnes, qui découragent, déconcertent totalement, d'où l'intérêt de passer par des pros qui sont spécifiquement formés.
Moment venu
Lorsque mon fils est né j'ai remarqué de suite un frein de langue, il prenait le sein mais cela me faisait vraiment mal. C'était difficile car je savais que l'allaitement ne doit pas être douloureux, c'est soit une mauvaise position, soit un soucis avec la bouche même de bébé.
J'avais déjà énormément de Colostrum que j'ai pu tirer et qui a été administré à Adel par seringue, je tirai et ça m'a grandement aidé a booster et faire arriver une grosse montée de lait. Déjà en quantité de colostrum j'avais une bonne montée, et quand le lait est arrivé c'était pour en avoir à profusion.
Difficulté
J'ai découvert la douleur de l'engorgement, la fameuse technique du verre.
Il faut tremper son bout de sein dans un verre d'eau chaude et le ventouser ainsi au sein pour le vider quelque peu et soulager l'engorgement, le sein trop dur et plein ne pouvant être saisi par le bébé.
Deux soirs après la naissance, j'ai pleuré, car je ne pouvais le poser, j'avais les seins affreusement douloureux. Bébé criait et j'avais peur que sa difficulté de prise de sein fasse qu'il manquait de lait. J'avais mal, j'étais épuisée et douloureuse avec la césarienne. Papa était démuni également il me voyait galérer, douleur totale, et seins lourds et bleus. Ce soir là j'ai pleuré tellement je ne me sentais pas à la hauteur, malgré le frein coupé la prise de sein était toujours aussi difficile, et je ne comprenais pas pourquoi je n'y arrivais pas. On m'a proposé de le prendre quelques heures pour que je dorme ce que j'ai refusé, l'équipe était bienveillante, mais... le soucis n'était pas qu'il soit avec moi pour dormir, mais le fait de ne pas réussir à allaiter sans souffrir.
Je me rappelle de cet après-midi où on m'a allongée sur le côté, une alaise dessous pour que mes seins se vident dessus tant ils étaient gorgés.
Coucou Medela
Je suis rentrée à la maison le 02 décembre 2021 avec un beau bébé tout doux, l'amour de ma vie.
L'allaitement était encore délicat, alors plusieurs jours plus tard, entre la douleur de ma cicatrice, bébé qui s'énervait sur le sein la nuit j'ai loué un tire-lait, le même modèle que j'avais à la clinique. Le fameux Medela Symphony, et honnêtement il ne vole pas sa bonne réputation.
Alors j'ai pris les biberons, le goupillon, j'ai complété plus tard avec les pots de conservation, et j'ai démarré mon tire-allaitement.
J'ai pris le rythme, je tire toutes les trois heures, et ce n'est pas toujours évident de tirer quand bébé réclame les bras, qu'il est trois heure du matin par exemple.
Tirer toutes les trois heures, nettoyer le matériel, gérer le lait au frigo et donner le biberon, il faut prendre la main et il est normal parfois de se sentir découragée.
Comme beaucoup j'ai connu le passage à vide où je tirai juste le biberon qu'il allait boire, je n'avais pas de stock mes seins semblaient totalement vides. Je me suis accrochée j'ai rapproché les tirages à deux heures d'intervalles pour un minimum de vingt minutes de pompage, j'ai mangé des barquettes entières de lentilles, pris des cachets de levure de bière, de la tisane d'allaitement trois fois par jour. Ma lactation a bien repris et Adel n'a jamais eu de lait artificiel. Je produit à ce jour plus de 1 Litre par jour et je congèle également afin de préparer les gardes, la diversification sereinement.
Allaiter
J'ai eu tellement peur de perdre mon allaitement, et en parallèle c'était difficile de ne pas réussir à le mettre au sein.
J'avais tellement peur de ne pas me sentir à la hauteur de tout ça, et au final déjà deux mois que j'allaite Adel au biberon et ça se passe très bien, bébé grossi vite et il est en forme.
Quel que soit votre choix, c'est le bon, allaiter ou ne pas allaiter chacune doit pouvoir disposer de son corps comme elle l'entend. Surtout et avant tout faites-vous accompagner par de vrai pro tels que la Leche League, un pédiatre n'est pas automatiquement un pro de l'allaitement, attention aux conseils stupide: "lait pas assez nourrissant" par exemple, c'est totalement faux. L'instinct, cela peut paraître étrange, mais cet instinct fait beaucoup de choses.
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